AméthysteandMe

It's cold inside, cold outside
m u s i q u e. p a r . i c i

La chanson des Third Eye Blind jouait à la radio à mon réveil. C'était la chanson idéale pour bien commencer une journée. En préparant mon petit déjeuner, dans cette maison dont j'étais le seul à occuper, je fredonnais le vieux hit d'un air radieux. Un sourire sur les lèvres, je me surpris même à me bouger frénétiquement au rythme de la musique. Et pour tout avouer, ça ne me ressemblait en rien, oh non définitivement en rien. J'étais de très bonne humeur aujourd'hui. Était-ce parce que le soleil se pointait à l'horizon ou bien c'était un pur hasard? Je n'en savais trop rien, mais ça faisait du bien de se sentir comme ça. Ces derniers temps, c'était un peu la tempête dans mon esprit, et même si j'essayais de le vider, j'avais une mauvaise conscience qui pesait très lourd sur mon coeur. Après tout, n'était-ce pas moi qui avait mis une bague au doigt de cette femme, pour ensuite la poignarder sans qu'elle ne le sache? J'étais un connard, un salopard, bref vous comprenez où je voulais en venir... Et je méritais sans aucun doute d'avoir la conscience dérangée. C'était déjà suffisant de lui cacher mes pires secrets, mais en plus, j'aimais ma fiancée. Peut-être pas l'amour avec un grand A, peut-être pas de cet amour qui te porte sur les nuages, peut-être pas celui qui donne des papillons énormes dans l'estomac rien qu'en la regardant, mais je l'aimais. Deux ans de relation, c'est pas rien ! Et j'étais pas assez idiot pour tout foutre en l'air! D'un autre côté, je savais qu'un bon jour, j'attendrais le point de non-retour et ce jour-là, je lui avouerai tout.. C'était ce que je me disais, ce que je repassais en boucle dans ma tête quand je me retrouvais seul. Je lui dirai un jour, pfff, balivernes. Je suis carrément tétanisé à l'idée de devoir l'affronter, et je savais que je n'aurai jamais le courage de tout avouer. Lâche je fus, mais surtout apeuré à l'idée de devoir rester seul pour la fin de ses jours. Ah terrible dilemme...

Une sonnerie rompit le silence inquiétant de ma somptueuse demeure. J'accourus au téléphone à une vitesse ahurissante, décrochant aussi rapidement que j'étais arrivé ici, de peur d'avoir perdu l'appel qui , sait-on jamais, aurait pu être important. Une voix particulièrement familière me salua. Et un sourire apparut sur mes lèvres. C'était elle. « Bonjour chéri.. Je te dérange? » C'était Améthyste, la femme avec qui je partageais volontiers depuis un sacré bout de temps. J'étais à la fois content et inquiet de lui parler. Chaque minutes, chaque secondes passées avec elle sonnait le glas chez moi, et j'avais peur d'entendre ses dernières paroles. Car si je me fais muet sur " la chose " Los Angeles, elle, connait beaucoup plus sur ses citoyens que je ne le saurai jamais. En gros, il était possible que certaines personnes de mon entourage, connaissant mon sombre secret, puisse tout lui déballer suite à mes actes complètement puérils. C'était une possibilité effrayante, mais tout de même une possibilité... « Mon ange! Hum.. Non du tout... Tu veux passer chez moi? » Il y eut un silence, comme si elle réfléchissait fortement à ce qu'elle s'apprêtait à dire. La panique me gagne et je bénis cet être Là-Haut qu'elle ne soit pas ici, en face de moi, à regarder mon air terrorisé. C'était là toute la beauté de l'invention du téléphone.« Euh.. Non. J'ai une meilleure idée. Et si on allait faire du shopping sur Rodeo Drive? J'ai une envie folle de nouvelles chaussures!» Argh les femmes. Je détestais amèrement le shopping et tout ce qu'il allait avec. Non mais c'est vrai quoi, dépenser pour des vêtements hors de prix d'une durée de vie très limitée, ça n'était pas trop mon truc. J'préférais regarder la télévision, gratter un peu de la guitare, et même partir en ballade dans un parc , bref tout.. sauf le shopping!

Je me surpris à accepter sa demande, bien que la tentation fut veine. J'avais tant de choses à me reprocher, que ma conscience de demandait d'accepter la moindre de ses exigences et ce, sans broncher. Cette journée qui s'amorçait si bien, était devenue un peu moins " amusante " Mais au moins, je lui ferais plaisir. Et faire plaisir à ma fiancée, c'était mon but premier...Dans l'espoir, bien évidemment, qu'elle puisse me pardonner un jour. Alors, nous nous donnâmes rendez-vous à sa boutique de vêtements haute-couture préférée. Une heure plus tard, j'étais dos contre ma voiture, bras croisés, à attendre une tête brune au sourire étincelant.

« Le problème avec la vie, c'est que l'on ne sait vraiment pas du tout ce qui se passe. »

6h45

Ce matin là, Améthyste s'était levée à une heure bien matinale, le réveil n'avait pourtant pas encore sonné que la jeune femme était déjà debout. La cause? Une nuit longue et interminable, en effet la brunette avait vu les heures défilés, si elle s'était endormie plus de deux heures sans ouvrir l'œil, cela pouvait être considéré comme un miracle. C'était bien l'une des rares fois où l'infirmière ne trouvait pas refuge dans les bras de Morphée et elle n'avait aucune idée du pourquoi. Jamais Ame' n'avait trouvé le temps aussi long, elle n'avait pas cessé de tourner dans son lit, regardant de temps à autre le plafond, puis l'heure affichait sur son réveil, la belle s'était même levée pour se rendre à la cuisine boire un grand vers d'eau mais non rien n'y faisait cette nuit là pour elle, s'était nuit blanche. Finalement quant elle regarda son réveil indiquer six heures quarante cinq, la jeune Wellington prit la décision de se lever, posant un pied sur le sol froid, frissonnant au contact de celui ci puis le deuxième. C'était tel un robot que la miss était sortie de sa chambre, enfilant son peignoir en satin par dessus sa nuisette, laissant ses pieds la guider, encore trop fatiguée pour réagir, elle descendit les escaliers et se rendit dans la cuisine où elle commença par préparer son café matinal. Tous les matins l'américaine buvait ses deux tasses de café, cette dose de caféine, la belle brune en avait besoin si elle voulait tenir toute la journée et encore à l'hôpital, la demoiselle était obligée d'en reprendre un infecte entre deux patients pour réussir à être en forme jusqu'à la fin de son service. Cependant avec la nuit qu'elle venait de passer, Ame' allait avoir sans doute besoin de bien plus que de deux tasses de café si elle voulait vraiment être au top de sa forme.

Alors que l'infirmière aurait pu profiter de son lit bien plus longtemps qu'en temps normal, la brunette s'était réveillée à la même heure que les autres jours, ne profitant guère de ses couettes chaudes même un jour de congé. Alors qu'elle savourait sa première tasse de café, la miss Wellington se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire de sa journée, rester chez elle à faire le ménage, sortir se balader, voir Logann.. La jeune femme était encore indécise et même à la fin de son petit déjeuner, son choix n'était toujours pas fait, qu'importe, Améthyste avait toute la journée devant elle pour se trouver une occupation. Mettant tout dans son lave vaisselle, la demoiselle s'éclipsa à l'étage passant par sa penderie avant de se rendre dans sa salle de bain, regardant le temps qu'il faisait à la fenêtre, l'infirmière opta pour un slim beige accompagné d'une tunique marron qu'elle allait agrémenter d'une ceinture et de talons. Maintenant qu'elle s'était décidée pour sa tenue, la belle fila dans la salle de bain; une douche bien chaude, il n'y avait rien de mieux pour se réveiller et étant donné son état de fatigue, cela ne pouvait lui faire que le plus grand bien. Après une bonne vingtaine de minutes sous l'eau, la jeune femme en sortie en forme, s'enroulant dans une serviette, elle avait continué par se préparer, se maquillant puis se coiffant.

Voila à présent, Améthyste était prête pour sa journée, cherchant après ses chaussures, l'infirmière remarqua très vite que peu de ses talons suivaient avec sa tenue..Et bien, elle qui ne savait pas quoi faire de sa journée, venait sans doute de trouver. Attrapant son téléphone, elle composa le numéro de son fiancé, attendant que celui ci décroche. « Bonjour chéri.. Je te dérange? » N'ayant pas la moindre idée du programme de la journée de son futur mari, la miss ne savait absolument pas si elle le dérangeait ou alors s'il avait quelque chose de prévu, c'était donc la plus grande ignorance qu'elle lui téléphonait afin de lui proposer de l'accompagner faire les boutiques. Certes la belle connaissait les résistances de Logann pour le shopping qui sait, peut être qu'avec un peu de chance celui ci allait accepter. « Mon ange! Hum.. Non du tout... Tu veux passer chez moi? » Un léger silence s'installa dans leur conversation, tout hésitant quelques instants à la proposition qu'il venait de lui faire.. Non si la demoiselle se rendait chez lui, il y n'y avait que peu de chance pour qu'elle aille s'acheter ses nouvelles chaussures. « Euh.. Non. J'ai une meilleure idée. Et si on allait faire du shopping sur Rodeo Drive? J'ai une envie folle de nouvelles chaussures! » Rodeo Drive, l'avenue préféré de la jeune femme et ça depuis sa plus tendre enfance, adorant faire les boutiques, voulant toujours se montrer chic et à la pointe de la mode, la jeune Wellington connaissait les magasins sur le bout des doigts, aucuns d'entre eux n'avaient de secrets pour elle. Finalement quant son futur mari accepta de l'accompagner, la belle fut aux anges, tout compte fait le convaincre n'avait pas été si difficile, au contraire cela avait même été beaucoup trop facile. Qu'importe, le résultat était là, il l'accompagnait.

Décidant de se retrouver devant sa boutique préférée une heure plus tard, la jeune femme termina de se préparer, avant d'attraper son sac et de partir. Marchant tranquillement sur le trottoir de la longue avenue, Améthyste aperçu un peu plus loin, appuyé contre sa voiture le jeune O'Connell. Aussitôt un large sourire étincelant illumina le visage angélique de la fiancée, s'approchant de lui, la jeune femme lui déposa un doux baiser sur les lèvres. « Je ne t'ai pas trop fait attendre chéri? » Normalement toujours en retard, aujourd'hui la brune avait fait un lourd effort pour arriver à l'heure et cela avait été une réussite, c'était sans doute l'une des premières fois de sa vie où Amé ne faisait attendre personne trop longtemps. « Tu es prêts pour une longue journée de shopping? »