EZRA & ISEULT

Dix-neuf heures. Je sors de la douche en faisant attention de ne pas me taper le pied contre le rebord, j’ai cette sale manie de le faire tous le temps malgré ma connaissance extrême de cette salle de bain. Pour une fois j’y arrive et rien que cela je prends ça pour un signe. Je souris, je deviens comme Iseult, je vois des signes partout. Coinçant la serviette autour de mes hanches, je me sèche les cheveux d’un coup de serviette pour ensuite me diriger vers ma chambre. Traversant mon appartement je vois le jour décliner par mon immense baie vitrer. Plus que quelques heures, je singe. Je me glisse dans ma chambre regardant le pantalon que j’ai soigneusement posé ici avant d’aller me laver. J’enfile avant cela un caleçon, puis mon pantalon. Prenant soin de rien froissé. Je souris à la pensée que cela amuse toujours Iseult. Elle me dit qu’à chaque fois que je m’habille on dirait que je sors en soirée ; non je suis juste habitué à prendre soin de mon apparence. Peut-être un peu trop je l’avoue. Mais ce soir c’est spécial en même temps. Je ne peux donc pas me permettre d’avoir une allure trop débraillée. Il me faut alors plus d’une heure pour m’habiller. Enfin je finis par redonner un coup de peigne à mes cheveux, je repasse ensuite ma main dedans pour els ébouriffer. S’il y a une chose que je n’ai jamais aimé dans mon éducation c’est avoir les cheveux bien arrangé. Non ça je n’adhère pas du tout. Je regarde mon portable avec une légère anxiété. Non aucune nouvelle d’Iseult, cela veut dire qu’elle n’a aucun imprévu ce soir. Et j’espère que cela va durer ; en ce moment j’ai bel et bien l’impression de passer peu de temps avec elle. Ce soir je la veux rien que pour moi. Je glisse mon téléphone dans la poche de mon manteau, puis enfilant mes chaussures je prends le panier qu’Hugo a préparé comme je l’ai demandé. Je souris légèrement rien qu’à l’idée de notre soirée. J’ai fais envoyé une voiture, qui ne devrait pas tarder d’arriver chez elle, pour l’amener au parc du coin de ma rue. Elle en est dingue m’a-t-elle dit un jour. Moi je l’ai toujours connus ce parc, je suis peut-être un peu trop blasé. Mais si elle l’aime alors je l’aime. Et cela lui fera tant plaisir. Je sors du salon pour me diriger vers l’ascenseur. Laissant la cage descendre les étages je regarde si mon majordome n’a rien oublié. Il semblerait que non.
Vingt-deux heure trois. Je raccroche mon téléphone après avoir la confirmation qu’Iseult et bien dans la voiture pour venir ici. Je regarde autour de moi. Je souris, la dernière fois que j’ai vu cette image c’était dans un vieux classique français qu’Iseult avait trouvé dans ma dvd thèque et avait absolument voulut regarder. Elle avait été soufflé par la fin ; et par ce moment. Elle me donnait bien trop d’indice pour la surprendre. Souriant je regardais la couverture étendu à terre, un sceau de champagne au milieu, des flûtes qui n’attendaient que de servir et des fraises que j’avais néanmoins eut du mal à faire trouver à Hugo par ce mois-ci. Un bouquet de fleur en main, je regardais cette fontaine étrange qui illuminait l’endroit que j’avais choisis. Des personnes passaient, sans vraiment s’arrêter, néanmoins regardant mon installation. Je souris. J’espérais sincèrement qu’elle allait aimer. Et ici il n’y aurait personne d’autre que nous, le ciel, la nuit et les centaines d’inconnus qui passaient sans nous connaître. Bon quelqu’un devaient me connaître mais qu’importe dans une minutes je serais en compagnie de la femme que j’aimais. Je regardais l’heure sur ma montre, pensant alors que si au collège j’avais souffert de ma vision romantique des relations, aujourd’hui je prenais un plaisir fou à dépenser des sommes rien que pour cela.

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iseult et ezra

Iseult fut quelque peu surprise de recevoir le message de son petit ami, qui lui disait que son majordome, avec lequel elle avait plusieurs fois discuté de choses et d’autres, allait venir la chercher chez elle pour qu’ils puissent passer une soirée rien que tout les deux. Sans rien dire d’autre, aucunes précisions sur le lieu du rendez-vous. Mais elle fut en même temps très heureuse. Elle ne put s’empêcher de sourire comme une gamine à laquelle on lui aurait dit qu’elle allait enfin avoir la poupée qu’elle désirait depuis des semaines. Enfin elle allait pouvoir passer une soirée avec Ezra, sans risquer d’être dérangée, du moins l’espérait-elle. Elle ne sait jamais quand son Sugar Daddy va lui envoyer un message pour lui déclarer qu’il avait besoin de sa présence à ses côté pour une quelconque réception, ou pour qu’elle vienne juste chez lui afin de discuter de tout et de rien. Voilà la raison pour laquelle elle ressent toujours un petit tiraillement dans le ventre quand elle est avec Ezra. Car même avec toute sa volonté, elle ne peut refuser une demande de Zayne. Et il le sait ce salopard. Car à chaque fois qu’il lui demande de venir, il sait qu’au bout de dix minutes tout au plus, elle sera devant sa porte. Ce qui énerve quelque peu la jeune femme. Car elle aime Ezra. C’est d’ailleurs pour lui qu’elle est devenue Sugar Baby, afin de continuer à être avec lui quoi qu’il arrive. Elle est consciente que ce comportement peut se voir comme égoïste de sa part, mais qui n’a jamais envie de garder rien que pour soit l’être aimé ?

La brunette lui répondit alors positivement à sa demande, et après avoir posé son blackburry sur la table de la cuisine, se précipita presque vers sa chambre pour choisir la tenue de ce soir. Oui, même quand elle est fatiguée et qu’elle n’a pas le moral, rien que le fait de savoir qu’elle va retrouver Ezra lui redonne instantanément une forme d’enfer et ne peut s’empêcher de courir partout. Au grand malheur de ses amies parfois qui sont obligés de la calmer certaines fois. Mais c’est ça qu’elle appel l’amour. Pour les autres, cela peut paraitre un peu niais comme représentation de l’amour, mais elle qui a toujours sa petite âme d’enfant c’est différent. Elle rêve toujours de son prince charmant, qu’elle a fini par trouver à un bal où elle n’était pas censée être. Un peu comme Cendrillon si on y pense. Mais cette blonde n’a pas mentit à son prince quand il la vit pour la première fois. Elle au moins avait accepté sa situation de bonne à tout faire, c’était adapté, et elle est passé de souillon à princesse, en à peine deux jours. Iseult elle, se prêtant être déjà une princesse californienne alors qu’en réalité elle est à peine mieux que Cendrillon dans son ancienne vie. Dès sa première rencontre, elle lui a mentit. Pour lui plaire. Pour être différente des autres vraies princesses qui l’entouraient alors. Pour qu’elle puisse voir ces yeux bleus ciel le plus souvent qu’elle le pouvait.
Entrant dans la pièce, elle découvrit rapidement que la plupart des habits qu’elle mettait pour se genre d’occasion n’avaient pas encore eu le temps d’un bon lavage. Ce qui la fit quelque peu paniquer. Qu’allait-elle mettre ? Devait-elle mettre quelque chose de raffiné pour un restaurant étoilé ou plutôt décontracter pour juste une balade ? Là était le problème. Ne sachant aucunement le lieu où elle allait retrouver son petit ami, elle ne savait absolument pas comme s’habiller. Fouillant dans le reste de son placard, elle attrapa une robe qui lui tomba sous la main, et choisi tout aussi rapidement une veste qui allait bien avec. Après un petit temps de réflexion, elle décida de mettre ce qu’elle venait de prendre. Elle jeta, comme à son habitude, à la robe qu’elle portait le soir de sa rencontre avec Ezra, avec un petit sourire. Avec cette tenue, elle était sortit du lot, et avait tapé dans l’œil du jeune homme. Tenue qu’elle avait trouvée quelque peu dégradante quand elle se tenait à côté de robes Chanel ou autre. C’était un peu grâce à elle qu’elle avait réussi à connaitre Ezra, dans un sens. Et c’est des souvenirs de ces anciens rendez-vous plein la tête qu’elle se dirigea vers sa salle de bain.

Vers vingt et une heure trente, Iseult entendit une voiture klaxonner deux fois dans la rue. Elle ouvrit alors légèrement le rideau qui cachait son salon des regards indiscrets, et découvrit, attendant sans doute sa venue, une limousine garée près du trottoir. Elle vit le conducteur sortir de sa place et venir s’adossé vers de la porte passager arrière, et regardait frénétiquement la porte et sa montre. Si elle avait été d’humeur joueuse, la brunette aurait encore prit tout son temps pour descendre. Mais elle savait qu’il allait la conduire à Ezra, et son impatience grandissait en même temps que sa curiosité. Où allait-elle diner à la fin ? Elle prit son portable, qu’elle mit rapidement en mode silencieux, attrapa ses clefs de l’appartement qu’elle partageait avec sa meilleure amie, et jeta un dernier coup d’œil au miroir accroché près de l’entrée. Elle avait décidé de laisser ses cheveux naturellement bouclés descendre en cascade sur ses épaules presque dénudé, et avait mit une légère touche de crayon sous les yeux. Rien de plus. Après tout elle n’était pas du genre à passer des heures dans la salle de bain pour se maquiller. Et puis Ezra semblait la préféré maquillée ainsi plutôt que comme une voiture volée. Elle soupira un grand coup, avant d’ouvrir la porte et de sortir de son petit nid douillet. Elle descendit les marches rapidement, et atteignit la porte en un temps record pour une fois. Le conducteur sembla s’en amusé, car un léger sourire vint se dessiner sur ce visage habituellement sérieux et distant. Ce qui fit sourire Iseult à son tour. Elle le salua de la main, pendant qu’il lui ouvrait la portière. Décidemment, elle ne s’habituera jamais à ceci. Elle prit cependant place à l’arrière, et ne dut attendre que quelques secondes avant que l’homme reprit sa place à l’avant. Il mit le contact, et tourna rapidement sur la route, et à un feu rouge, il attrapa son portable qui était posé sur le siège passager à côté de lui et composa un numéro très rapidement.

conducteur - Monsieur Cambell ? Oui mademoiselle Iseult est à l'arrière. Nous devrions être arrivé dans peu de temps, la circulation est bonne ce soir.

La brunette arqua un sourcil, et quand le feu passa au vert, le conducteur raccrocha et reprit le volant des deux mains. Elle se pencha vers l’avant, avec un petit air innocent qu’elle prenait plus souvent pour rire que pour manipuler les gens.

iseult - Où m'emmenez-vous ? Parce que je ne voudrais pas vous choquer, mais on pourrait presque prendre ça pour un enlèvement...

L'homme devant elle lâcha un rire rauque mais sincère, avant de reprendre son sérieux du mieux qu'il put et lui répondit d'un ton aussi détaché que possible.

conducteur - Je ne peux rien vous dire. Ou si vous voulez savoir, vous allez être agréablement surprise.

Elle ne fut, évidement, pas satisfaite de cette réponse, mais sachant qu’elle ne pourrait rien savoir de plus, elle se réinstalla correctement sur son siège et regarda la ville défiler par la fenêtre, ville éclairée par des milliers de lampadaires qui la rendait aussi vivante que le jour.

La première chose qu’elle vit en descendant de la limousine, fut bien sûr la fontaine électrique. Bien que ce ne soit pas une vraie fontaine, elle l’adorait pour la lumière bleue apaisante qu’elle dégageait la nuit tombée. Des touristes venaient ici chaque jour pour prendre en photo la fontaine si étrange mais pourtant si artistique qui trônait au milieu du parc. Iseult sut alors où allait se passer le rendez-vous, même si elle ne savait pas encore ce qu’Ezra avait préparé. Elle s’avança dans l’allée, guidée par la lumière bleutée de la fontaine, le cœur battant la chamade. Elle dut se retenir de courir pour éviter de se retrouver par terre. Courir avec des talons, même petits comme ceux qu’elle avait choisi ce soir, ce n’était pas vraiment pratique. Après quelques instants où elle traversait ce qui la séparait de la fontaine, elle vit dans un coin d’herbe une belle nappe avec du champagne et des flûtes. Et l’un de ses pêchés mignon, les fraises. Elle ne put croire que ce soit Ezra qui est fait ça rien que pour elle. Mais elle dévia légèrement le regard vers la fontaine pour découvrir le jeune homme en train de l’attendre, lui souriant chaleureusement avec une main tenant un bouquet de fleurs. Quand elle le vit, son cœur accéléra un peu plus et elle sentit une légère teinte rosée s’imprimée sur ses joues. Elle ne put s’empêcher de sourire, et elle avança finalement à pas rapides vers son petit ami. Rien que le contact de ses bras autour d’elle la faisait chavirer à chaque fois. Son parfum vint chatouiller les narines de la jeune femme, alors qu’elle calla son visage contre son cou, comme si cela faisait des semaines qu’elle ne l’avait pas vu. C’est à peu près ça dirons-nous. Après quelques instants, elle redressa la tête et le regarda, des étoiles plein les yeux et toujours son sourire d’enfant sur le visage. Elle se mit par la suite sur la pointe des pieds pour venir sceller ses lèvres avec celles de celui qu’elle aimait dans un baiser amoureux et sincère. Puis, elle regarda à nouveau le petit pique-nique qu’il avait préparé et elle poussa un petit rire nerveux.

iseult - C'est fantastique...

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Iseult descendit de la limousine. La fraicheur du début de soirée vint lui mordre les joues, alors qu’elle tournait la tête dans tous les sens pour essayer de reconnaitre ne serait-ce qu’une simple plaque de l’endroit où elle était. C’est alors qu’elle vit la fontaine électrique, et elle réalisa que c’était d’une extrême évidence. Elle adorait venir dans ce parc avec Ezra, car la fontaine n’est vraiment pas commune pour elle et ça ne fait que rajouter de la magie qu’elle s’imaginait déjà de la ville. Du moins, du quartier où elle ne pourrait peut-être jamais habiter de sa vie. Elle s’avança donc dans l’entrée du parc, et se laissa guider par la lumière qui émanait de la fontaine. Elle avait toujours aimé ce genre de parc. Où elle a la possibilité d’aller le temps d’une heure ou plus, sans risquer de ce faire ennuyer par des inconnus sans que ces derniers ne se fassent réprimander par une quelconque autre personne présente près d’elle. Elle pouvait venir s’y reposer entre deux cours, ou étudier en compagnie du gazouillis des oiseaux. Pour elle, un tel parc était l’une des seules solutions qui existait afin de ce couper de la ville durant un temps indéterminé, se croire loin de la civilisation même si, elle le sait, à partir du moment où elle franchira les grilles du parc pour y sortir, les klaxons et les piétons grognons l’accueilleront à nouveau dans la vraie vie.

Après plusieurs secondes où elle avançait rapidement dans l’allée en croisant parfois un couple ou une bande d’amis qui rigolaient à gorge déployée, elle arriva enfin près de cette fontaine. Elle savait qu’il était là, il ne pouvait être nul par ailleurs. Et elle le trouva. Il se tenait près de ce monument étrange mais pourtant si beau le soir venu, un bouquet de fleur à la main. Rien qu’à sa vue, Iseult sentit son cœur battre la chamade et ses joues rougirent. Elle ne put croire sur l’instant qu’il est pu faire quelque chose d’aussi romantique rien que pour elle. Elle qui lui mentait depuis le début. Qui se faisait passer pour quelqu’un qu’elle n’était pas. Une de ces Sugar Baby qu’il détestait tant. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle ne veut toujours pas lui dire ce qu’elle est, surtout cette partie de sa vie. Elle ne supporterait pas qu’il la rejette et qu’il la voie comme une simple prostituée. Ou pire. Qu’elle se soit rapproché de lui rien que pour l’argent. Mais elle sait parfaitement que ça serait l’image qui se dégagera d’elle le jour où elle lui avouera tout. Mais pour l’instant, elle ne voulait pas penser aux conséquences de ces actes, et continuer de vivre son amour pour lui jusqu’à ce jour, qui sera sans doute le pire de son existence.

Quand il la vit, il lui sourit avec un de ses sourires qui la fait à chaque fois perdre pied avec la réalité. Qui ne fait que renforcer son idée de vivre dans un conte de fées. Alors qu’elle remit à marcher pour aller à sa rencontre, elle vit Ezra s’avancer à son tour vers elle de sorte qu’ils se retrouvent plus rapidement. Et ce fut le cas. A peine quelques secondes plus tard, Iseult s’était presque jeté au cou d’Ezra, qui l’enlaça tendrement en prenant soin de ne pas abimer le bouquet. La jeune femme entoura à son tour le torse de son petit ami et le serra contre elle, fermant les yeux et glissant son visage dans le cou d’Ezra. Son parfum vint remplacer toutes les odeurs qui les entouraient alors, et la chaleur de son corps la réchauffait dans la tiédeur de ce soir. Elle aurait très bien pu rester dans une telle position durant des heures sans ce lasser de sa présence, comme si le temps ce serait arrêté, et la Terre aurait très bien pu s’arrêter de tourner elle ne s’en serait même pas rendu compte à cet instant précis. Cependant, elle finit pas dénicher son visage, et regarda son petit ami dans les yeux. Elle savait parfaitement qu’il pouvait lire sa joie dans son regard. Une joie sans doute enfantine, mais cette dernière le fit sourire. Et ce sourire, c’était tout ce qui comptait pour la brunette. Puis, elle se mit sur la pointe des pieds, alors qu’Ezra pencha sa tête vers l’avant, et ils s’embrassèrent, dans un baiser amoureux et passionné. Elle sentit des frissons parcourir chaque centimètre de sa peau, et elle sentit également ces papillons qui virevoltaient dans son ventre. Nichée ainsi près de lui, elle se sentait bien. Coupée du monde. Plus rien n’existait. Plus de mensonges, plus de Sugar Daddy, rien que son amour pour Ezra et celui qu’il lui donnait à chaque instant qu’elle partageait avec lui depuis leur première rencontre.

Ils stoppèrent leur baiser, et Iseult détourna le regard quelques instants des yeux bleus de son petit ami pour regarder ce qu’il avait préparé. Un véritable pique-nique, plein de raffinement et de subtilité, mais qui dégageait tellement bien le romantisme sous lequel cette soirée allait se passer. Et elle se promit cette fois de ne pas y mettre fin tant qu’il ne l’aura pas raccompagné chez elle en compagnie de son chauffeur. Elle s’en voudrait terriblement si elle se précipitait une fois de plus chez Zayne pour satisfaire le moindre de ses caprices, tant qu’il ne la mettait pas dans son lit. Car oui, la plupart des Sugar Baby qu’elle connait on déjà couché au moins une fois avec leur Sugar Daddy, alors que Zayne ne l’avait jamais forcé. Les limites avaient été fixées dès le départ, et il le respectait. C’est peut-être ce qu’elle aimait chez lui. Mais elle chassa bien vite Zayne de son esprit avant qu’il n’en prenne trop le contrôle, et admira encore quelques secondes la préparation de son petit ami. Deux mots sortirent de sa bouche, qui définissaient parfaitement l’état d’éblouissement dans lequel elle était à ce moment là. C’est fantastique. Et c’est ce qu’elle pensait sincèrement. Elle se croyait dans un rêve, et elle se dit alors que si c’était le cas, qu’elle ne voudrait certainement pas se réveiller de si tôt. Elle sentit alors Ezra s’écarter qu’elle, ce qui attira son attention. Elle se tourna vers lui, et ce dernier, le sourire aux lèvres, lui offrit le bouquet de fleur qu’il tenait dans la main depuis de début. Quand elle prit le bouquet dans ses doigts, elle sentit la main d’Ezra finir se poser délicatement sur sa joue. Des milliers de petites décharges électriques vinrent parcourir à leur tour chaque recoin de sa zone qu’Ezra touchait. Ce qui la réconfortait encore plus. Elle ne s’était jamais sentit autant aimé que depuis qu’elle sortait avec lui. Ils restèrent ainsi quelques secondes à se dévorer des yeux sans aucune retenue, et Iseult se fichait complètement des quelques regards qui se tournaient vers eux. Ils ne pouvaient que les envier. Surtout les filles. Elles ne pouvaient que désirer un tel petit ami, prêt à tout pour les rendre plus heureuses qu’elles ne l’étaient déjà. Comment ne pas vouloir avoir un tel homme rien que pour soit ?

ezra - Et c'est pour toi mon amour...

Par la suite, il se pencha à nouveau vers elle et l’embrassa une nouvelle fois. Mais cela lui refit exactement le même effet que celui qu’ils venaient de s’échanger quelques instants auparavant. Ils mirent ensuite fin au baiser, et elle lui sourit. Elle était littéralement aux anges. Puis il l’entraina par la main vers le petit pique-nique qu’il avait installé non loin de là, juste en face de la fontaine. Ils s’y installèrent, et Ezra attrapa la bouteille qui reposait encore dans son seau afin de la tenir au frais. Il l’ouvrit avec beaucoup d’aisance, et versa la boisson dans chacune des flûtes qui se trouvaient à côté de lui. Il tendit ensuite l’un des verres à Iseult qui le prit dans sa main. Elle leva ensuite son verre vers celui d’Ezra en souriant.

iseult - A cette soirée qui s'annonce exceptionnelle... Grâce à toi.

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Son odeur. Sa chaleur. Sa présence. Tous ces petits signes qui peuvent être insignifiants pour certain, pour les personnes qui ne sont pas amoureuses, mais qui pour Iseult voulait tout dire. Elle se plaisait de faire de l’autodérision quand elle repensait aux nombreux fous rires qu’elle avait eus avec ses amies à San Francisco, quand elles voyaient un couple s’embrasser avec une façon tellement « niaise ». Elle les imitait parfois, mais en toute discrétion. Bien sûr qu’elle préférait l’amour qu’elle visionnait chaque jour devant sa télévision, parce que ça lui semblait tellement plus excitant, plus palpitant. Sans doute que si une autre personne était à sa place à cet instant précis, elle en aurait rit tellement cette scène lui aurait semblé « niaise », comme toutes les autres. Mais puisqu’elle était dans les bras de celui qu’elle aimait, à présent, elle préfère largement cet amour niais dont elle se moquait tant dans le passé. Finalement, ce n’est pas si mal. Ce n’est que douceur et subtilité, et ce n’est pas aussi plat qu’elle se l’imaginait. Au contraire. Sentir Ezra près d’elle la faisait renaitre, comme un phœnix renait de ses propres cendres, et devient comme immortelle face aux difficultés de la vie. Sans doute que son discours a été répété des milliers de fois dans le passé par des femmes amoureuses, et sera sans doute encore présent dans le futur. Mais que voulez-vous, tout le monde a l’impression d’être la première personne à tomber amoureuse, et qu’elle vit de nouvelles choses que ses ancêtres, alors que ça tombe presque dans la banalité la plupart du temps.

Iseult avait une fois de plus la sensation de flotter dans les airs. Comme si un fil invisible la soutenait depuis les étoiles, ou qu’un petit nuage c’était matérialisé sous ses pieds. Les papillons, quant à eux, ne cessaient de voler dans son ventre, et les frissons lui parcouraient l’ensemble de son corps quand ses lèvres atteignirent celles d’Ezra. Là, tous ses problèmes n’étaient pas plus grands que des poussières. Bien qu’elle savait qu’ils reviendront dès que la soirée serait terminée. Pourquoi avait-elle mis son portable sur silencieux, à votre avis ? Elle savait pourtant qu’il ne lui demanderait pas ses services ce soir-là, puisqu’il ne lui avait pas parlé d’un quelconque banquet ou soirée mondaine à laquelle elle devait assister à ses côtés. Et étant de nature solitaire et taciturne, cela l’étonnerait fort qu’il lui demande de venir juste pour discuter de leur journée respective. Non qu’il ne l’ait jamais fait. Mais ce soir, elle voulait prendre les rennes, et constater le soir en rentrant chez elle qu’il aura essayé de l’appeler sans qu’elle ne réponde une seule fois. Ca lui donnerait sans doute un petit sentiment de pouvoir face à cet homme qui réussissait à la manipuler à sa guise, et elle qui le suivait sans réfléchir. Tout en ce disant néanmoins que c’était pour la bonne cause, pour une seule et même personne : Ezra.

Ce même homme qui la faisait vibrer à l’instant même, et qui l’avait, comme lui avait prédit son majordome, une agréable surprise. Un pique-nique face à la fontaine électrique de Beverly Hills. Elle ne pouvait rêver mieux. Même les actrices de 90210 devaient jalouser face à cette scène. Et toc ! Néanmoins, Iseult ne pouvait s’empêcher de sourire comme une gourde, et elle se sentait tellement bête qu’elle avait presque envie de se frapper. Mais Ezra lui offrit le bouquet de fleurs qu’il tenait dans la main depuis l’arrivée de la brunette, et les étoiles qui étincelaient dans ses yeux brillèrent soudainement encore plus. Non qu’elle était une fanatique des fleurs, mais ce geste plaçait cette soirée sous le signe du romantisme. Ce dont elle avait besoin depuis un certain temps. Et le goût des lèvres du jeune homme vint une nouvelle fois se déposer sur celles de la jeune femme, qui se sentait prise dans un rêve. Un rêve éveillé. Ils se sourirent par la suite, et il lui prit la main afin de l’entrainer vers l’endroit qu’il avait spécialement aménagé pour eux. Ce n’était pas grand-chose pour certain, mais c’était beaucoup pour elle. Elle, cette Cendrillon d’un soir. Mais cette fois elle pourra rester avec son prince, même quand minuit sera passé. Il suivit les gestes de ce dernier quand il saisit la bouteille de champagne, quand il l’ouvrit avec beaucoup d’aisance et qu’il versa de la boisson dans chaque flûte. Elle prit celle qu’il lui tendit, et porta un toast.

iseult - A cette soirée qui s'annonce exceptionnelle... Grâce à toi.
ezra - Et à nous deux.

L’ajout du jeune homme la fit sourire, de bonheur bien sûr, et ils joignirent leur verre qui s’entrechoquèrent dans un tintement léger et pure. Iseult porta ensuite son verre vers ses lèvres, et but une gorgée de champagne. Elle sentit les bulles venir lui piquer chaque recoin de sa bouche, alors que la chaleur de l’alcool se propageait dans sa gorge. Elle n’avait jamais réellement aimé le champagne, mais elle ne le déteste pas non plus. Disons qu’elle peut en boire tout de même sans afficher une grimace de dégoût. Mais c’est sans doute l’un des prix à payer pour continuer son histoire avec Ezra. Encore un énième mensonge. Elle chassa cette idée de la tête avant qu’elle ne s’infiltre trop dans son esprit et qu’elle la hante pour le restant de la soirée. Déjà qu’elle avait tout mis en œuvre pour ne pas qu’on les dérange cette nuit, elle ne voulait pas que des pensées sombres viennent tout gâcher et l’empêcher de profiter pleinement du pique-nique qu’il avait organisé.

Ezra enjamba alors la corde qui séparait l’aire où les passants marchaient et le jardin. La brunette sourit à nouveau. C’est sans doute ce qui allait arriver toute la soirée, elle en train de sourire bêtement à chaque surprise qu’il avait concocté pour elle. Rien que pour elle. Si elle ne mettait pas tout en œuvre pour se séparer de son idée de mensonge, elle sentirait un grand sentiment de culpabilité. Après tout, selon elle, elle ne méritait pas tout ça. Mais le jeune homme posa à nouveau son regard vers elle, et toute pensée négative s’évanouir au contact de ses yeux noisette avec ses yeux bleu azur. Comment ne pas être obsédée par ce regard, et sentir un manque quand il est loin de nous ? A chaque fois qu’il la regardait ainsi, il l’hypnotisait. Elle n’était capable que de le regarder à cet instant précis. Est-ce une facette de l’amour, ou est-ce elle qui l’a inventé quand elle l’avait rencontré ? Il lui tendit la main, le sourire aux lèvres également. Là aussi, elle s’en serait sans doute moquée si elle avait été une autre personne, témoin de la scène. Mais là, ça la touchait profondément. Et la faisait se sentir amoureuse, bien plus qu’elle ne l’était déjà.

ezra - Voudrais-tu donc maintenant passer de l'autre côté ?

Elle le dévisagea alors avec un regard qui lui signifiait que c’était une évidence. A ses côtés, elle se sentait capable de le suivre n’importe où et n’importe quand. Elle lui sourit par la suite, et avant de prendre sa main, elle se décida tout d’abord d’enlever ses chaussures à talons qu’elle portait. Marcher dans la terre avec des talons n’était pas vraiment pratique, et relevait plus de la compétition des jeux olympiques que du plaisir. Et puis c’était beaucoup agréable de marcher dans l’herbe fraiche pieds nus. Elle se pencha donc afin d’enlever ses chaussures, et les porta dans sa main gauche, en mettant sa flûte de champagne dans la même main, même si ce n’était pas vraiment pratique mais tant pis. Elle se redressa ensuite, s’amusant intérieurement de la différence de taille qu’elle voyait entre son petit ami et elle après avoir enlever ses chaussures, et tendit finalement sa main libre vers celle qu’Ezra lui donnait avec un petit air solennel. Elle enjamba donc à son tour la corde qui la séparait de lui, et bien que la fraicheur de l’herbe la fasse frissonner, elle se sentait vraiment heureuse.

(c) tumblr

J'aimais cette sensation qui m'avais prise dès la minute où j'avais eus l'idée de cette soirée. C'est-à-dire il y a environs deux jours. Comment l'idée d'ainsi faire cette surprise à ma petite-amie? Aucune idée, vraiment aucune étant donné que je regardais le championnat de basket dans le salon et que ma domestique rangeait la cuisine. Non vraiment j'en sais rien mais d'un coup j'avais voulus lui faire une surprise. Une soirée romantique. après les idées étaient venues toutes seule, beaucoup d'idée et j'étais sur d'avoir des idées de surprise pour les dix prochaines années. J'avais tout prévu, en discutant avec ma meilleure amie, pour fixer quelques détails, pour qu'Iseult n'est rien de prévu ce soir là, et que ma blonde d'amie ne lui demande pas de venir comme elle le faisait souvent; trop souvent à mon goût. Elle m'avais juré qu'elle ne le ferrait pas. Et depuis deux jours j'étais euphorique. Rien que pour cela? Beaucoup auraient trouvé cela risible, mais ils ne doivent pas être amoureux pour ne pas comprendre. Je n'avais qu'une crainte, qu'elle ne trouve pas cela à son goût. C'était toujours la peur que j'avais avec les autres, en faire trop ou pas assez. Les décevoir, baisser dans leur estime. Oui je sais comme c'est cliché le manque de confiance du petit riche, tant pis.

Mais pour le moment il semblait que mon idée ne lui déplaisait pas. avec Iseult j'étais jamais sur de rien. C'était pour ça que j'en étais amoureux. Pour ... sa différence avec toutes les autres. Elle ne souriait pas juste pour sourire, elle pleurait pas en se forçant, elle riait et son rire était bien plus jolie que n'importe lequel. Elle se fichais que je sois mal rasé dès le matin, elle n'aimait pas qu'on s'arrête aux apparences. Elle était si différente, si vraie, si naturelle. Et tout en elle était si différent mais en même temps j'avais de cesse de me balancer sur un pied puis l'autre avec ses réactions. Parfois absente et lointaine lorsque nous étions ensemble, puis si tendre. Mais une chose était sur, avec elle je ne m'attendais pas vraiment à ses réactions. Je savais se qu'elle 'aimait, mais pourtant il y avait toujours cette part en elle qui me disait que je ne connaissais pas tout d'elle. J'aimais cette idée que j'avais tout le temps pour le découvrir.

Mais pour le moment ses yeux si pétillant, ses joues rosies. Encore une chose que j'aimais, la voir s'empourprer si délicieusement lorsqu'elle était un peu gênée. Un compliment, une attention particulière et je voyais apparaître ce rouge qui la rendait toujours aussi belle. L'embrasser, la serrer dans mes bras. En faite rien qu'une simple soirée sur le canapé me comblait. Mais j'aimais voir son regard tant joyeux, sa surprise et son bonheur. Je voulais justement pas qu'on s'installe dans cette routine débile de couple; pas que notre argent finisse par nous blaser. Nous n'avions pas besoin d'argent c'était bien simple. Ce soir même sans argent j'aurais pu me débrouiller; bon si on ôtait le prix du champagne mais bon. J'avais vite deviné qu'elle n'était pas fan du champagne; mais dans ma tête je trouvais que d'autre boissons auraient un peu cassé la surprise. Néanmoins j'avais amené une bouteille de jus de fruit pour qu'elle n'ai pas à boire que cela.

ezra - Voudrais-tu donc maintenant passer de l'autre côté ?

Je la vis me sourire puis s'abaisser pour ôter ses chaussure. Ha oui je n'avais pas pensé à ce détails, et que marcher en talons fin sur l'herbe c'était peu pratique. Je la regardais faire avec patience, m'amusant de son équilibre parfait pour ôter ses chaussures tout en gardant sa coupe de champagne. Une fois cela chose faite elle se redressa et je sentis sa main dans la mienne. Tiède, douce. Je la serrais doucement et l'attendis passant par dessus la délimitation. Prenant son verre et ses chaussure avec ma flûte, je constatais qu'en effet c'était pas pratique. Glissant ma main sous ses jambes je la hissais facilement contre moi, un bras sous ses genoux, l'autre sous ses bras. Souriant je la dévorais littéralement du regard.

ezra - Excuses-moi je n'avais pas pensé à tes pieds.

Je souris et avançais dans l'herbe. J'étais bien, la sentant dans mes bras. Rien que pour moi, ce n'était pas de l'égoïsme, et je pouvais facilement comprendre qu'elle avait souvent d'autre chose à faire. Mais j'avais pourtant tellement envie d'être toujours près de cette fille. Sous le ciel noir, enfin bleu foncé. La nuit se levait. J'avais décidé de ne pas trop attendre pour faire ma surprise, je savais que les jours amenaient la fraîcheur hivernal. Il était encore top dans l'automne pour bénéficier encore de la chaleur des soirée. Mais je savais que cela ne durerait pas. Avançant jusqu'à la couverture je me stoppais pour lui voler un baiser. Puis la déposant dessus je m'assurais qu'elle ne se salisse pas. Je savais que malgré tout Iseult avait horreur de salir ses vêtements. Elle était toujours amusé de me voir revenir du football avec de la terre. Je m'amusais de cela; mais je respectais. Lorsque je portais autre chose que des tenues de sport je haïssais aussi les salir. Posant nos coupes je lui tendis la bouteille de jus de fruit avec un sourire malin.

ezra - Je pense que tu préféreras cela. Je savais pas vraiment quoi choisir et le martini était pas encore frais...

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Elle se sentait de plus en plus mal en elle-même. Que cette situation, qui paraissait si simple au début, ne cessait de devenir de plus en plus difficile à gérer, à contrôler. Elle s’en voulait bien sûr de lui faire dépenser des centaines de dollars quand il l’emmenait dans des restaurants qu’elle était censée avoir fréquenté à son arrivée à Los Angeles, selon son autre vie, son autre partie d’elle. Cette partie qu’elle avait fabriquée de toute pièce pour être avec Ezra. L’approcher, le connaitre. Et maintenant elle vivait le parfait amour. Du moins, si on oubliait son autre mensonge qui lui permettait de se faire passer un peu plus pour ce qu’elle n’était pas. Une Sugar Baby. Ezra lui en avait déjà parlé une fois, disant que c’était honteux de traiter des filles comme des objets, il avait même employé le terme de poupées gonflables. Ce fut sans doute la soirée la plus pénible qu’elle ait dut vivre, et encore aujourd’hui, quand elle le quittait pour rejoindre Keegan, ces mots qui ne lui étaient évidemment pas destiné la frappaient à chaque reprise. Comme réagira-t-il lorsqu’il apprendra tout ce qu’elle lui cache depuis leur rencontre ? Car elle le savait, un jour ou l’autre, tout sera découvert, pour son plus grand malheur, et elle devra retourner d’où elle vient, revenir à cette Iseult qui n’avait pas grand intérêt pour lui. Pour eux deux. Pour ces deux hommes qui la tiraient de deux côtés diamétralement opposés, et elle ne pouvait s’empêcher de les suivre, sans rien dire, elle les suivrait toujours elle en était certaine. Avant qu’elle ne soit obligée de couper les ponts avec l’un d’eux. Même les deux à la fois, quand son jeu imaginaire sera découvert. Alors, cette menteuse de Cendrillon devra faire sa valise, reprendre sa citrouille sous le bras et partir de leur monde. Qui n’était aucunement le sien.

Elle lui sourit, alors qu’elle voyait cette main se tendre vers elle afin de l’accompagner à l’enjambement de cette corde qui la séparait à présent d’Ezra et de leur pique-nique. Il avait l’air tellement solennel qu’Iseult ne put s’empêcher de trouver cette scène extrêmement mignonne. Plusieurs fois déjà, elle s’était extasier face à lui d’une petite affection, d’un présent qu’il lui offrait, reprennent irrévocablement le comportement de cette fille qui était elle depuis sa naissance et qui avait le goût de vivre. Mais elle devait essayer de se tenir un minimum, pour rendre son secret un peu moins facile à trouver. Cette part d’elle-même qu’elle lui cachait, et dont elle devinait son envie de le découvrir. Elle se sentait un peu comme Keegan dans ces moments-là. Ezra, voulant à tout prix savoir ce qu’elle cache, comme elle le fait avec son Sugar Daddy. Cet homme mystérieux dont elle désire connaitre la véritable nature pour mieux le connaitre, se rapprocher de lui, même si cette manœuvre était bien sûr plus que dangereuse pour elle. Elle le comprenait mieux, quand son petit ami essayait de savoir la raison de son air mélancolique certain jour. Même si elle ne renonçait pas pour autant.

ezra - Voudrais-tu donc maintenant passer de l'autre côté ?

Le sourire qu’elle avait depuis qu’elle avait posé les yeux sur lui ne la quittait décidemment plus. Elle se sentait bête, mais en même temps elle savait que ça définissait très bien son état d’esprit de ce soir. Elle était vraiment heureuse qu’il ait prit l’initiative de l’invité à partagé ce pique-nique qu’il avait spécialement préparé pour eux. Pour qu’ils passent enfin une soirée ensemble, sans se soucier du reste du monde qui continuerait de tourner autour d’eux, même s’ils en avaient déjà plus la perception très claire. Cette soirée était placée sous le signe de la magie pour Iseult, qui se réjouissait vraiment d’être à ses côtés. Sans personne pour les déranger cette fois, elle avait prit cette précaution seule. Mais elle savait que ses absences répétées devaient vraiment taper sur les nerfs du jeune homme qui lui faisait face, la main tendue vers elle, lui aussi souriant de toutes ses dents. Iseult se pencha alors en avant, afin de pouvoir enlever ses chaussures. Autant pour éviter de se retrouver par terre comme une idiote dans l’herbe, que pour le plaisir de ressentir le sol frais sous ses pieds. Elle finit par faire tenir ses deux chaussures et sa coupe de champagne dans la même main, en équilibre précaire certes mais elle se sentait capable de tenir jusqu’au pique-nique qui leur faisait face un peu plus loin. Elle glissa ensuite sa main libre dans les doigts d’Ezra, et enjamba la corde pour le rejoindre. Elle eut à peine le temps de ressentir la fraicheur de l’herbe venir lui mordre la plante de ses pieds, que son petit ami lui prenait déjà ses chaussures et sa flute de champagne, pour ensuite la serrer contre lui et de passer son bras sous ses genoux. Il la souleva alors, avec tellement de facilité qu’Iseult en fut elle-même surprise. Agréablement surprise. Elle passa ses bras derrière la nuque du jeune homme, le cœur battant la chamade de ce rapprochement si soudain et qui lui procurait un plaisir sans fin.

ezra - Excuses-moi je n'avais pas pensé à tes pieds.
iseult - Oh c'était pas bien grave tu sais. Mais merci quand même.

Elle lui sourit à nouveau, avant qu’il se s’arrête et qu’il la regarde dans les yeux. Ce contact invisible, en plus du fait qu’il la tenait ainsi dans ses bras, lui réveilla ces papillons qui se heurtaient déjà contre les parois de son ventre, lui donnant ainsi une douce chaleur, et son cœur accéléra son rythme déjà bien élevé. En plus de tout ceci, elle ne doutait pas qu’Ezra puisse sentir sa peau victime de frissons de la tête aux pieds. Il avança alors son visage vers le sien pour lui voler à nouveau un baiser, qui électrisa la jeune femme comme les précédents. Rien n’aurait pu être ajouté à ce moment pour la rendre encore plus heureuse, car elle ne pouvait être plus heureuse que ce qu’elle était déjà. Elle eut un peu plus de mal à se séparer de ses lèvres, pourtant il coupa leur étreinte pour la poser sur la couverture, tout en douceur et avec précaution. Le temps qu’il aille s’assoir à côté d’elle, elle balaya la couverture du regard, ravie de voir tellement de chose rien que pour eux. Elle s’imaginait dans la peau d’une enfant qui regardait son goûter d’anniversaire avec gourmandise et envie, n’attendant que l’autorisation de quelqu’un pour qu’elle commence à profiter de ce qu’elle avait en face d’elle. Elle sentit alors Ezra s’assoir à ses côtés, tout aussi heureux qu’elle ne l’était. Cette fois, il pouvait espérer à une soirée tranquille, sans personne pour les couper au dernier moment. Il tendit alors son bras vers une bouteille de jus de fruit, ce qui était évidemment destiné à la jeune brunette.

ezra - Je pense que tu préféreras cela. Je savais pas vraiment quoi choisir et le martini était pas encore frais...

Elle laissa échapper un léger rire. Tout en se rendant compte qu’il la connaissait par cœur. Du moins, seulement la partie qu’elle voulait bien laisser paraitre. Mais tout comme elle, il avait apprit à la connaitre, ses goûts, ses envies, ses humeurs, même si parfois certaines choses lui échappaient puisqu’elles ne collaient pas avec l’image qu’elle voulait donner d’elle. Une voix lui chuchota alors que, s’il la connaissait si bien, peut-être serait-il prêt à entendre la vérité dans les jours à venir, qu’il le prendra bien et qu’elle pourra continuer à le côtoyer sans avoir peur. Oui, mais elle savait que cette voix était animé par un optimisme sans faille, rêvant qu’une belle utopie soit possible pour elle dans ce nouveau monde. Même Ezra, qui était d’une bonté et d’une gentillesse extrême, prendrait mal le fait d’avoir été trompé ainsi, et le prendrait encore plus mal s’il apprenait le même jour les occupations allons-nous dire ça de sa petite amie. Il penserait surement d’avoir été prit pour un con, et ne voudrait plus la revoir. Cette réaction paraitrait totalement normale pour la jeune femme. Après tout, elle réagirait aussi ainsi. La vérité était bien sûr celle qu’elle ne voulait pas entendre, à laquelle elle ne voulait pas penser. Celle qu’elle voulait éviter à tout prix pour ne pas le faire souffrir. Car c’est ce qu’elle craignait de faire en avouant tout. D’où sa décision de profiter de chaque moment passés en sa compagnie, jusqu’au dernier moment. Elle lui sourit donc, cachant totalement l’affrontement qui se faisait en elle, et tentant tant bien que mal de tout oublier. Ce qu’elle réussi à faire quand ses doigts touchèrent ceux d’Ezra en prenant doucement la bouteille dans sa main. Et avant qu’elle ne rencontre ses yeux d’un bleu azur qui lui faisait à chaque fois tourner la tête.

iseult - Ça me convient parfaitement, merci mon chéri.